La mémoire et la musique

S’il paraît que la musique adoucie les mœurs, ce n’est pas son seul pouvoir ! La musique existe depuis l’ère préhistorique, bien que sa transcription écrite ne date que du Moyen-Âge. C’est ainsi une des traditions les plus anciennes de l’humanité, qui aujourd’hui se décline entre profession, loisirs et médecine. De nos jours, on utilise la musique de façon naturelle et intuitive sans forcément penser à son impact sur le corps et le mental, en particulier sur la mémoire.

La musique et les émotions

En effet les aspects bénéfiques de la musique sur la santé ne sont plus à démontrer : elle nous sert à calmer les angoisses, réduire la sensation de douleur et augmenter la concentration. Ce ne sont pas que des effets psychiques, la musique agit belle et bien de manière physique sur le cerveau, il suffit pour cela d’observer nos réactions corporelles lorsqu’on écoute de la musique : émotions fortes (bonheur, tristesse, excitation), chair de poule ou encore frissons, la musique opère sur nos sens.

La musique classique, un outil thérapeutique pour la mémoire

Dans cette veine des effets de la musique sur le corps, de nombreuses études en ont montré les bienfaits : si la musique en général stimule notre cerveau, la musique classique est un véritable outil médical : elle aide à la concentration, la mémorisation et la créativité, diminue le stress, améliore la concentration et la qualité du sommeil, et agit sur les humeurs entre autres. Pour toutes ces raisons, de nombreux professionnels en font un usage pédagogique à destination de leur secteur d’activité : les orthophonistes s’en servent pour aider à la correction des troubles du langage, certains enseignants l’utilisent pour favoriser la concentration des élèves, de nombreux professionnels des milieux médicaux et paramédicaux s’en servent pour détendre leur patientèle. Chez Linkia, nous avons doté nos Lily d’une fonction “radio” pour que les bénéficiaires puissent se divertir en musique grâce à la programmation d’heures d’écoute par les aidants. 

Pour certains, plus qu’un outil thérapeutique c’est même un outil médical, une solution non-médicamenteuse pour soigner un mal. De nouvelles professions dédiées vont même jusqu’à apparaître dans le secteur médical : depuis quelques années, le métier de musicothérapeute commence à apparaître, en tant que professionnels de santé. Force est de constater que la musique, plus qu’un loisir, est une véritable science. Et parmi ces bienfaits, certains spécialistes se sont penchés sur les effets de la musique sur la mémoire.

La mémoire musicale, une mémoire pérenne ?

On se souvient souvent des chansons et des musiques qu’on écoute : le rythme et la mélodie donnés aux mots permettent d’en faciliter l’apprentissage, au même titre que la musique, en agissant sur les émotions via le cerveau, va ancrer le moment d’écoute dans la mémoire. Le lien entre mémoire et émotions est fort et permet l’ancrage du souvenir (cf. article « La mémoire et les émotions »), c’est pourquoi des études ont été faites sur l’impact de la musique sur le déclin mnésique chez les personnes âgées et la maladie d’Alzheimer.

Malgré les troubles mnésiques dont souffrent les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, le fait d’entendre certaines musiques rattachées à des souvenirs perdus peut raviver ces souvenirs. Par ailleurs, là où un patient atteint de la maladie d’Alzheimer aura du mal à se rappeler d’une phrase récente, il lui sera possible de se souvenir d’un nouvel air musical. Ainsi, même si les souvenirs s’effacent avec la maladie, les souvenirs des paroles des chansons, de l’air musical est très bien sauvegardé dans la maladie d’Alzheimer. Le fait de pouvoir se souvenir quand on oublie tout favorise l’estime et la revalorisation de soi.

La musique est également un outil utilisé dans le processus thérapeutique des personnes victimes d’AVC, en agissant sur la motricité et le langage.

Si la musique n’a pas la capacité de régénérer la mémoire des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, c’est néanmoins un puissant outil qui contribue au maintien de la bonne santé du patient.

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